En photo argentique, pas de géolocalisation, pas d’exifs et pas de wifi, on pourrait dire aouch ! mais en fait non je pousse un grand soupir de soulagement, ouf ! pas d’em#%#&$ …
Le superflu, l’inutile n’existe pas, l’essentiel est tout ce qui reste. Pour autant qu’on ait pris des notes !
Et oui, à tout point de vue la prise de notes fait partie intégrante de la pratique de la photo argentique. Et ce depuis l’avènement de la photographie.
bon ok, noter oui mais noter quoi et pourquoi ?
Après tout on est là pour griller du sel d’argent pas pour émuler Proust, alors soyons factuel, que faut-il noter:
1. Les informations critiques sur la pellicule:
- Indice d’Exposition
- Date
- Evènement, Projet, Fait Remarquable
- Rêve pas il n’y a plus de place …
Le journal des prises de vues sur un carnet de notes:
- Date
- Lieu
- Sujet, à rapprocher du lieu ex: silhouettes: 2 hommes Aéroport Marrakech Ménara
- A quel Projet appartiennent ces images à quel autre pourraient elles se rattacher
- Nombre et type de pellicules afin d’être certain de ne pas avoir égaré des petits en route
- Technique de mesure d’exposition avec Indice d’exposition ex: EI 200 incident, EI 400 spot sur ombres etc…
- Exifs le plus souvent possible: Focale, Diaphragme, Temps d’exposition, Mode: M, Av …, boitier, pellicule I, II etc…
- Notes personnelles: peu à peu contraint par la tenue du journal technique, le lyrisme s’installe …
La Rochelle 05 Mai 2013, Ilford FP4 Plus, EI 100, Mamiya C330F, Mamiya Sekor DS 105mm F/3.5 Blue Dot, 500 à F/8
Au départ ces notes permettent en particulier de mettre en rapport exposition et développement afin de calibrer un film, et identifier ce qui convient dans la plupart des cas.
Dans un second temps la prise de note techniques s’allège un peu et sert principalement à suivre et identifier les incidents ou défauts de matériel. Le diagnostic est ainsi plus rapide et la réparation peut être dirigée sur la panne réelle du premier coup.
Mais elle sert aussi à affiner sa vue, son esthétique. Cela permet d’identifier les critères techniques qui serviront plus efficacement à la représentation de sa vision. Et ce particulièrement si on utilise plusieurs matériels différents.
Une grosse partie de la photographie est technique de fait il est impossible de s’en détacher totalement. On peut en revanche s’affranchir du sentiment de devinette, « Oh! et puis on verra … » sans trop de difficulté.
Puis on fini par se rendre compte que cette grosse partie n’est en fait que la partie immergée de l’iceberg, mais c’est une autre histoire …
Bref pour commencer à prendre la mesure de la dimension de l’iceberg il faut quand même avoir mis derrière soi la base de l’apprentissage technique qui est énormément accéléré par le suivit d’un journal de bord.
Pas le choix, il faut gratter …
Un autre corpus de notes importantes dans la tenue du journal relève du la nature du sujet, de la lumière, du lieu, ou de la situation. Tout d’abord pour retrouver ses petits après plusieurs mois. Toutes les pellicules ne peuvent pas toujours être développées immédiatement. Et ensuite pour pouvoir suivre le fil d’un projet ou d’un reportage et rattacher les éléments contextuels aux clichés les plus marquants. Cela permettra de constituer la légende qui accompagne l’image (caption en anglais) qui peuvent étendre audelà de l’évidence l’univers de la photo en question. Un point très épineux en photojournalisme.
Enfin si l’envie se fait sentir, les digressions lyriques permettent parfois d’avancer sur le chemin d’un projet ou d’une thématique … une affaire d’états d’âmes mélée de progrès nécessaires sur un plan holistique pour accomplir une vision.
Bref, simplement, grattons, je gratte, tu grattes, il grattons vous gratinez … je tartine …
Oui mais sur quoi ? flute-à-bec-poilu encore du matos !
Bon, inutile de se ruiner mais il faut que ça reste pratique, sinon tu ne prends jamais le crayon.
J’ai donc opté pour le format mini, peu épais et souple. Mini parceque ça tient dans la main, dans la poche, et donc me suit partout. Peu épais, pour se faire oublier, et souple car tel le roseau qui plie mais ne rompt pas, son taux de survie s’en trouve grandement accru.
Peu importe la marque, j’ai utilisé des carnets offerts avec des magazines Stiletto (heu … oui je lis ça) entre autres. Mais Moleskine offre des pages cousues et non collées ce qui dans le temps est bien plus durable. Le papier est bien sûr un vrai régal, ça ne gâche rien, mais ne m’oblige pas non plus à prendre ma plus belle plume …
Comme pour les appareils photo, si tous à peu près fournissent le strict nécessaire, autant choisir ceux qui sont agréables à utiliser quotidiennement. Ce petit carnet noir reste la version pauvre de la gamme Moleskine, pas de logo visible, pas d’élastique, pas de risque d’embourgeoisement à l’horizon.
A moins bien sûr de vouloir faire péter la pastille rouge auquel cas: on peut toujours se diriger vers la version décadente du célèbre carnet d’artiste qui sera bien plus approprié pour faire briller son propriétaire …
Je n’avais même pas eu cette idée alors que je débute, que j’ouvre mon boitier quand la pellicule n’est pas rembobinée, que j’appuie sur B sans faire exprès (arrachage de cheveux quand tout sort flou), que j’oublie quelles photos j’ai prises, et j’en passe… Merci l’ami! Et j’ai bien ri aussi 🙂
Le rire c’est la meilleure des médecines pour tous les problèmes ! heureux d’avoir pu te donner des idées.