A l’époque où l’argentique reignait sur la planète photo la planche contact était le moyen le plus pratique d’éditer ses travaux et de classer ses négatifs pour y revenir ultérieuerment. C’est toujours le cas de nos jours, mais quand les travaux s’accumulent, la dépense générée s’apparente à une petite fortune investie uniquement dans la gestion de son archive photo.
Quelques photographes parmi lesquels plusieurs signatures célèbres, durant leurs périodes de vache maigre ou par nécessité sur le terrain, choisissaient leurs clichés à tirer juste en regardant directement les négatifs bruts sur une table lumineuse improvisée.
Ce faisant il omettaient le tirage des planches contacts et leur utilisation. Avec un peu d’habitude on peut voir l’image à travers la gamme de tons inversée, donc c’est une option viable bien que loin d’être idéale.
C’est en effet fonctionnel pour un choix immédiat mais le classement des travaux devient vite un cauchemard. Une référence visuelle aide toujours à savoir ce que contient un feuillet de négatifs. Donc les planches contacts sont une resource importante pour éditer ses travaux sur une longue période de temps. Elles sont également d’une importance capitale pour qui peut vouloir gérer ton archive physique à l’avenir.
L’approche hybride (le scan des négatifs pour divers usages) fournit une solution pour le tri, mais concernant le classement elle n’offre pas de solution pratique. Classer un disque dur avec les feuillets de négatifs correspondants ne vient pas à l’esprit comme la méthode la plus flexible sur de grandes périodes de temps.
Nous avons cependant la chance de nos jours de pouvoir imprimer sur toute sorte de média à des coûts relativement faibles. Et en ce qui concerne les livres, plusieurs plateformes d’auto-édition offrent une solution viable pour imprimer nos planches contacts dans un format déjà relié. Cela est plusieurs ordres de magnitude moins cher qu’un tirage humide sur gelatine d’argent en chambre noire, que l’on peut mettre à contribution pour un meilleur usage: comme affiner un tirage final plutôt que qu’un tirage qui a pour seule finalité le tri.
Quoiqu’il en soit, ce sont les raisons qui m’ont conduit à choisir cette approche de « livre de planches contacts »: c’est peu coûteux, durable, relié, et pratique pour faire ses choix, tourner les pages sans mettre le bazar est bien sûr un plus. Et surtout pour le tri on revient à une experience physique, naviguer de haut en bas, ou de gauche à droite, à travers un écran sans fin confine à l’hystérie visuelle quand on travaille sur un grand nombre de photos.
L’écran agresse tandis que le tirage te demande poliment de lui jeter un oeil… Je digresse
Ceci étant il y a un petit revers: la résolution d’une image sur un livre tiré numériquement est bien moindre que celle d’un tirage équivalent à la gélatine d’argent. On ne peut pas vérifier la netté d’une image avec une loupe, tout ce qu’on voit c’est la trame des points qui forme l’image.
donc pour toute application sérieuse c’est une excellente soution pour classer ses feuillets de négatifs avec une référence facilement accessible, c’est là que réside sa vraie valeur à mon avis: la mise en oeuvre d’une archive facilement accessible.
Pour l’édition i.e. choisir les clichés potentiellement retenus, c’est une solution efficace, mais quand la netté critique doit être vérifiée le flux de travail doit passer par la vérification des scans. Ayant éliminé tout ce qui doit demeurer dans l’ombre en tournant les pages, cette approche permet tout de même de réduire le temps passé à naviguer à travers les images sur écran.
Gardons également à l’esprit que le piqué d’une image dans la plupart des cas n’est pas gage d’une bonne photo, et comme Henri Cartier Bresson le disait: “le piqué est un concept bourgeois”.
Concernant la façon de retrouver les négatifs à partir des planches contacts, j’utilise le nom du fichier imprimé comme légende sous l’image pour faire le lien. Tous (enfin presque…) mes feuillets de négatifs sont datés de la même façon que le sont mes fichiers de scan, donc il s’agit d’une simple recherche chronologique. Chaque livre de planches contacts correspond à des classeurs de négatifs qui suivent le même ordre chronologique.
Depuis que j’ai choisit cette approche je suis soulagé que mon archive physique soit beaucoup plus facilement accessible. Et un premier tri d’images auxquelles je n’avais pas pretté attention s’est révélé pratique et plaisant. Le coût étant très accessible je ne vois pas pour le moment de meilleure solution pour gérer de façon tactile mon archive photo.
Bonsoir,
Voilà une piste intéressante ! Comment réalisez-vous le livre lui-même, i.e. : où ? Et mis en page à partir de quel logiciel ? Sous quelle résolution ? Et tarif ? Merci 😉
Cédric
Bonsoir Cédric,
Désolé je fais dans le « tu » en photo n’y vois aucun manque de respect 😉
Les réponses à tes questions dans l’ordre:
1. Logiciel: Sous Lightroom dans le module Book/Livre c’est la façon la plus simple quand je veux faire vite sinon à travers le logiciel BookSmart de Blurb.
2. Résolution: La résolution est dictée par la trame d’impression donc au dessus de 240 dpi tu n’auras aucun problème, et compte tenu de la petite taille des images sur une page, il est presqu’inutile de s’en soucier. Toutes les images au dessus de ~400 pixels de large seront imprimées correctement.
3. Tarif: C’est là qu’il est intéressant de bien choisir son service d’auto-édition. J’utilise le service Blurb pour deux raisons: de 1. Si je veux faire vite je peux tout faire sous Lightroom et de 2. Leur stratégie de marketing est centrée sur les forts discounts réguliers. Ces discounts reviennent suffisamment fréquemment pour en profiter presqu’à chaque fois. On ne se fait piéger que si on est pressé au mauvais moment. Il existe bien-sûr d’autres services mais celui-ci me convient en terme de qualité et de facilité d’utilisation pour cet emploi particulier.
Bref cela revient à 38€ pour un livre de 240 pages avec 35% de discount, il y en a un qui vient juste d’expirer hier. Les discounts varient d’une campagne et/ou d’un mois à l’autre. En tarif normal c’est 59€. Mais quand on compare ça au coût d’une vraie planche contact sur papier argentique 20x25cm c’est 2.5 moins cher en temps normal et jusqu’à plus de 4 fois moins cher par page avec les discounts ! Une économie de plus de 300% ce n’est pas particulièrement négligeable surtout quand on commence à accumuler une archive conséquente.
A bientôt !
Merci Alexis ! Le tutoiement me va bien, j’avais hésité.. 😉
Je pensais à LR, tu confirmes, ça me va.
Bonne continuation et à de futurs billets !
Bonjour,
avez-vous un modèle téléchargeable?ou utilisez vous un modèle existant?
Merci pour l’article!
Bonjour,
Sous Lightroom il y a plusieurs modèles disponibles dans le module livre ou « Book ». C’est un de ces modèles que j’ai utilisé.
Donc je ne télécharge rien. Je fais ça de la façon la plus simple possible pour éviter que le temps à y passer représente un frein.
Maintenant il est vrai qu’on peut optimiser et ajouter un plus grand nombre d’images par page, en utilisant une mise en page personnalisée. Mais le modèle existant est bien calibré, car si on on charge trop la page les vignettes deviennent trop petites pour être facilement lisibles, ce qui après tout reste le but de l’opération.