Après quelques pellicules développées dans une cuve qui ne peut contenir qu’une ou deux spires on se trouve vite limité. On pert un temps un fou quand on commence à accumuler les pellicules. Il faut vite passer au grand modèle:

 
 
Developpement-argentique-Paterson-super-system-4-multi-reel-8-vs-universal
 
 

On cherche naturellement les plus grandes cuves. Oui mais voilà il n’y en pas 36, les plus grandes cuves de développement argentique contiennent 8 spires en format 135 ou 5 en format 120, et il n’ y pas 12 fabriquants …

Un détail intéressant qui retarde le passage de certains à la grande cuve c’est le temps nécessaire pour remplir la cuve de révelateur et la vider. En effet il n’est pas rare que cela prenne jusqu’à 20 secondes, 30s max, même en utilisant l’effet tourbillon. Sur une petite cuve évidemment c’est quasi instantané.

De la vient la peur de ne plus bien maîtriser ses temps de développement. C’est tout tout à fait infondé compte tenu de la conception de la cuve. Lorsqu’on verse le produit dans l’entonnoir de la cuve il passe par la colonne centrale et ce n’est qu’en bas qu’il entre réellement dans la cuve et donc entre en contact avec les pellicules.

De fait la première pellicule à recevoir le révélateur est celle du bas. Celle du haut le reçoit environ 20 à 30 secondes plus tard. Et au vidage c’est l’inverse qui se produit.

Le révélateur quittant la cuve par le pourtour de l’entonnoir, la première pellicule à se retrouver au sec est celle située en fond de cuve. Et la dernière à se trouver en contact avec le révélateur qu’on vide est bien la pellicule qui se trouve tout en haut.

Le temps de remplissage étant égal au temps de vidage il n’y a aucune de différence de temps de développement entre les différentes pellicules empilées sur la colonne. Peur infondée, CQFD.

 
 
Developpement-argentique-Paterson-super-system-4-multi-reel-8-vs-universal-2-reels
 
 

Il existe des modèles intermédiaires, mais la souplesse de la grande cuve est indéniable, car elle permet de charger plusieurs pellicules 120 et 135 en même temps. Cela représente un gros intérêt quand on consomme régulièrement du film. On évite ainsi les sessions de développement trop fréquentes.

 
 
Developpement-argentique-grande-cuve
 
 

Oui mais voilà avec le nombre vient la confusion. Pour diverses raisons il peut être important de conserver les informations notées sur la pellicule d’un bout à l’autre de la chaîne de traitement. Et vu que tout se passe dans le noir, il est fort probable qu’en sortie de cuve on ne soit plus en mesure de savoir quel film correspond à quelle cartouche ouverte.

En tout cas, moi pas.

Quand on commence à enchaîner les pellicules ou prises de vues, il devient important de savoir qui est quoi. Le meilleur exemple est celui de vacances, « road trips », ou reportages qui s’allongent sur un parcours très riche. On ne confondra pas la Tour Eiffel avec une station de ski, mais plus probablement tel village slovène avec le suivant ou le précédent.

Il faut de l’ordre! Ach!

Donc la meilleure méthode reste encore de noter directement sur la pellicule à l’aide d’un marqueur indélébile quelques informations importantes:

  • si le film a besoin d’être poussé ou retenu au développement (j’y reviendrai)
  • la date
  • l’évènement
  • le lieu
  • etc …

Selon la place disponible. Quand on a une vingtaine ou trentaine de pellicules à développer il bon de pouvoir identifier les prioritaires facilement.

Ensuite si on mélange deux prises de vues similaires il est préférable de retrouver rapidement ses petits en fin de développement plutôt que de perdre du temps à deviner si telle pellicule correspond au passage dans telle ville ou dans telle autre. L’intérêt d’un « carnet de route » ou journal de bord n’est pas non plus à négliger (j’y reviendrais également).

Donc pour retrouver mes petits voici ma méthode:

 
 
développement argentique en grande cuve référencement des pellicules
 
 

Avant de passer en chambre noire ou de placer les pellicules dans le manchon de chargement je les aligne sur une tige de bois à l’aide d’élastiques. Je les place toutes dans le même sens en utilisant la tête de la cartouche (partie émergente de la colonne centrale) comme référence tactile c.f. image ci-dessus (clique dessus pour l’agrandir).

Ensuite je note sur un papier les informations de chaque cartouche avec son numéro de placement: numéro 1 pour celle qui est en bas, jusqu’au numéro 8 pour la dernière du haut.

Dans le noir je les chargerai dans cet ordre à l’interieur de la cuve. Ainsi après développement, en sortie de cuve et lors de la mise au séchage, l’ordre est préservé et la tracabilité assurée. Je ne mélange plus rien.

Et ça vaut évidemment lorsqu’on utilise deux cuves en même temps, ce qui est mon cas: je marque l’une des cuves à l’aide d’un scotch pour les différencier.

 
 
développement argentique films sur spires en grande cuve paterson multi spires 8
 
 

Avec ma liste je n’ai plus aucun souci et surtout je ne perds pas de temps. Il me suffit de recopier ou coller les infos sur les pochettes de rangement et la boucle est bouclée. Je peux désormais lier les informations de mon journal de bord à mes feuillets de rangement.

Si ça n’était pas si bête ce serait tout simplement génial !

Référence de la cuve qui apparait sur les photos: Paterson Super System 4 Developing Tank Multi Reel 8 Ref: PTP118