photo argentique tri-x vs pan-f

Je continue ma série de comparaison d’émulsions en photo argentique, j’ai gardé le même couple Kodak Tri-X versus Ilford Pan-F mais avec deux petites différences par rapport à la dernière fois:

  1. Le développement des pellicules est maison, à la mano (cf ci-dessous). Les scans aussi bien entendu.
  2. Les conditions de lumière sont strictement identiques.

Dernier détail qui a son importance: aucune de ces deux images n’est « brute » de scan car:

  1. Cela ne signifie rien: même au scan il faut faire des choix, et on ne peut scanner deux clichés de la même façon si leur densité est différente, ce qui est le cas ici.
  2. J’ai pour habitude de scanner à plat le plus possible (ie contraste minimum) pour retenir le maximum d’information que je choisi ou non d’exploiter par la suite. Et à l’évidence ce type de scan brut rend l’image presqu’illisible ou en tout cas désagréable à regarder.

J’ai surtout cherché à obtenir le rendu qui me convient. Et en appliquant les mêmes étapes de traitement aux deux clichés: courbes et densités, j’obtient deux résultats différent qui proviennent de la nature différente des négatifs.

Ce qui est plaisant en photo argentique c’est le grain, c’est du moins de mon point de vue le gros attrait esthétique de la capture argentique, ainsi que la tonalité ! Le grain d’un cliché moyen format est quasi invisible sur un écran numérique dans cette dimension, donc je ne vais pas m’étendre dessus. Zip, Toc, Shuuut !

En revanche, comme on l’a déjà vu, il est clair que la différence entre ces deux pellicules  est la réponse tonale. La Pan-F bien que plus contrastée possède un fondu de rêve. C’est très visible sur le visage. La Tri-X de son côté ne permet pas d’extraire autant de nuances de tons dans le visage mais son rendu est diablement agréable, et surtout quelle souplesse !

La Pan-F demande une attention bien plus soutenue à l’exposition et au développement. A surveiller comme le lait sur le feu. D’ailleurs je me suis un peu planté dans mon expo ici et j’ai du travailler sur un cliché sous-exposé, d’où le noir total dans les cheveux arrières … mesurer son expo c’est bien, la reporter correctement sur le boitier c’est mieux … oups

 

Les conditions de prise de vue:

 

Appareil photo: Zeiss Planar 80mm F/2 sur Contax 645

Lumière: Lumière ambiante, reflecteur(s sais plus…) fenêtre sud juste à droite de la photo

Mesure d’exposition: en lumière incidente calée sur un EI de 200 pour la Tri-X et EI 25 pour la Pan-F

Modèle: Angèle, merci à elle pour sa collaboration aux tests pendant la prise de vue

Photographe: My humble self pour Alka Studio

 

Les conditions développement:

 

Pourquoi ne pas repasser par le labo précédent ? parceque j’en ai marre de faire ruiner des négatifs sous pretexte que mon boitier a « des fuites de lumières » (marrant j’en ai jamais quand je développe moi-même … les parisiens reconnaîtrons l’adresse à l’excuse …) et surtout parceque je peux faire varier les paramètres de développement à loisir.

 

Tri-X

  • Révélateur: HC110
  • Dilution: 1:41 on va dire dilution ~dil D (d’habitude je travaille sur une dil B mais je suis arrivé en fin de bouteille, sans stock …)
  • Température: 21°C (c’est MA différence … oui, c’est de l’ironie, la vrai raison est liée à ma chaudière …)
  • Temps: 6 min 50 s
  • Agitation: [0-1]min rien, puis 10s par minute  au touilleur (rotation de la colonne verticale, cuve Paterson Multi Reel 8)

 

Pan-F

  • Révélateur: HC110
  • Dilution: dil E (temps trop court sur une dil B pour être pratique, donc je dilue)
  • Température: 21°C
  • Temps: 5 min 30 s
  • Agitation: [0-1]min rien, puis 10s par minute