Un agrandisseur photo est avant tout un projecteur. Sa fonction première est de projeter l’image d’un négatif sur du papier photo. De ce fait, il permet aisément d’agrandir une image.

Agrandisseur photo Durst Laborator 1000 chambre noire

Le négatif est éclairé par une source de lumière rendue homogène sur toute la surface de projection afin d’éviter tous les artefacts  d’illumination de type point chaud, bords sombres etc… qui se retrouveront sur le tirage final.

Il existe deux grandes catégories d’agrandisseurs classées selon leur méthode d’homogénéisation de la source de lumière. La plus répandue est la catégorie des agrandisseurs photos à condenseur (ou condensateur selon les sources). Un condenseur ressemble à deux grosses lentilles convexes se faisant face et dont les surfaces extérieures sont planes. Un peu à la manière d’un objectif photo, le condenseur s’assure de rediriger les rayons lumineux dans la bonne direction. On appelle donc aussi ces agrandisseurs à condenseur, des agrandisseurs à lumière semi-dirigée.

La seconde catégorie rassemble les agrandisseurs à lumière diffuse ou agrandisseurs à diffusion. Pour ceux-ci la méthode d’homogénéisation choisie repose sur le principe du verre dépoli.

 

Illustration: Agrandisseur photo à condenseur ou à diffusion

 

Ces deux méthodes très différentes dans leur traitement du problème ont des conséquences sur le contraste du tirage final. Un agrandisseur à condenseur produira un tirage plus contrasté qu’un agrandisseur à lumière diffuse, de l’ordre d’un grade de contraste papier. Un peu plus ou un peu moins selon le négatif considéré.

La mystique de la chambre noire attribue aux agrandisseurs à diffusion une meilleure propension à dissimuler les poussières et rayures du négatif. Tandis que leur confrères à condenseur auraient tendance à les mettre en évidence.

De nombreux essais par des tireurs sérieux tendraient à prouver que cet effet est indétectable et qu’au contraire la seule et unique différence se situe au niveau du contraste du tirage. N’ayant moi-même jamais testé d’agrandisseur à diffusion à ce jour, je ne peux en témoigner personnellement. Mais cela ne me semble pas raisonnable, en effet Callier ou non, la théorie n’est pas toujours gage d’observation évidentes. Il se peut très bien que l’effet soit si faible qu’il n’ait visuellement aucun impact.

 

Illustration: Agrandisseur photo schéma

 

Il suffit donc pour passer d’un agrandisseur à l’autre de changer le contraste du papier: son grade. Ce n’est pas un problème, et dans ce cas l’agrandisseur à condenseur à l’avantage de pouvoir produire des tirages plus contrastés en grade 5 que ne le ferait un agrandisseur à diffusion en grade 5.

Mais nous allons voir comment l’agrandisseur à diffusion récupère sa couronne.

Lorsqu’on développe ses films on cale ses temps de développement en fonction des observations faites sur les tirages. Donc on développera un film de façon moins contrastée (i.e. moins longtemps) avec un agrandisseur à condenseur qu’avec un agrandisseur à diffusion afin de récupérer le grade en trop (par rapport à l’agrandisseur à diffusion). Le problème c’est que lorsqu’on réduit le temps de développement on réduit également en quelque sorte la sensibilité effective du film. La différence peut aller jusqu’à l’équivalent d’un diaphragme de sensibilité !

Agrandisseur Photo Durst Laborator 1000

Agrandisseur à condenseur Durst Laborator 1000

Il apparaît que les fabriquants de film livrent leur couple temps de développement/sensibilité de référence pour une calibration faite sous  agrandisseur à diffusion et non à condenseur. On comprend mieux pourquoi nombreux sont ceux (équipés d’agrandisseurs à condenseur, dont je fais partie) qui réduisent leurs  temps de développement par rapport aux valeurs officielles, et ce, de façon parfois importante.

Quoiqu’il en soit, in fine ce qui compte c’est le rendu qu’on souhaite, donc peu importe le type d’agrandisseur. Si d’une manière générale on préfère les rendus plus doux alors on se dirigera vers un agrandisseur à diffusion qui donnera plus de facilité dans l’exploration des tons doux. Et inversement pour les rendus plus durs on préférera sans doute un agrandisseur à condenseur. Mais rien n’est impossible ni à l’un ni à l’autre. C’est un peu comme les appareils photos…

De toute façon agrandisseur à diffusion ou pas les poussières resteront l’éternel poil à gratter du négatif. Nn bon coup de soufflette suffit à régler le problème, pour autant que la pièce de travail ne soit pas un grenier sec depuis 3 générations…