Cela fait un moment que je voulais comparer les différents papiers que Blurb propose sur sa plateforme d’auto-édition à la demande. J’ai bien un vieux kit-échantillon de papier obtenu sur un salon, mais je voulais voir, toucher et ressentir le rendu d’images que je connais bien: les miennes.
Note: ce blog n’est pas sponsorisé, il n’y a que des opinions non monétisées ici: les miennes.
Je voulais en savoir plus que ce que je pouvais en tirer du kit-échantillon, et (attention: révélation), j’en ai appris bien plus en effet grâce à ce test. J’ai donc pensé qu’il serait utile de partager cette experience car le destin de toute photo est d’être tirée sous une forme ou sous une autre.
Logiciel utilisé pour faire ce livre: Brookwright de Blurb, j’ai fait 5 livres identiques qui ne diffèrent que par leur type de papier, et bien sûr leur titre sur la couverture afin de les identifier facilement.
Toutes les photos sont des scans de films négatifs, exportés une seule fois et utilisés sur les 5 livres, « copier-coller » était ma devise pour ce test, je n’ai eu qu’à changer le titre de chaque livre, facile…
Voici les 5 types de papiers utilisés pour faire ces 5 livres identiques (A: prix initial du livre, B: prix par page supplémentaire):
- Standard – 118 g/m²
- Premium Satiné – 148 g/m², A 15%, B 11% plus cher que 1
- Premium Mat – 148 g/m², A 15%, B 11% plus cher que 1
- ProLine Photo Perle – 190 g/m², A 40%, B 28% plus cher que 1
- ProLine Non Couché – 148 g/m², A 35%, B 22% plus cher que 1
Sauf mention contraire, toutes les photos de cet article suivent le même ordre de gauche à droite.
La première chose que j’ai noté à l’ouverture du paquet c’est que tous les livres n’ont pas exactement la même dimension finie. Disons qu’on veuille les mettre sur une étagère, leurs bords supérieurs ne seraient pas alignés.
Totale spéculation: c’est probablement du aux différentes machines utilisées pour produire chaque livre et dont le calage des outils de découpe diffère légèrement, qui sait?
Ce n’est pas un problème majeur, car tout d’abord il est peu probable de vouloir changer de papier à chaque commande, si c’est bien là l’origine des dimensions différentes.
Et ensuite, c’est plus important, si on voulait créer une belle collection de sa propre production, bien alignée sur une étagère, alors on choisirait de préférence une couverture rigide, pour laquelle il n’y pas de problème de variation des dimensions finies .
Les couvertures rigides sont plus chères et de fait n’étaient pas le meilleur choix pour ce test.
Couvertures: comme prévu elles sont identiques. C’est la même épaisse « couverture souple et laminée, ultra-brillante » sur chacun des 5 livres. Les différents types de papier ne sont visibles qu’au niveau des pages.
Un autre détail mineur qui pique un peu les yeux: le mauvais alignement de l’image/illustration d’une des couvertures que l’ont peut voir ici en bas à gauche. Une partie de la tranche blanche du livre apparait. Pas très plaisant, mais c’est peut-être du au faible nombre de pages de cet échantillon de livre (20 pages).
Cela n’est vraiment apparent que pour un seul des 5 livres (le Proline Non Couché), et très légèrement sur un autre (la version Premium Mat)
Encore une fois, cela disparait certainement en choisissant une couverture rigide, et probablement également lorsqu’on augmente le nombre de pages sur un livre à couverture souple.
Passons maintenant au sujet principal: les papiers. il est bien entendu impossible de décrire un papier, c’est tellement subjectif! Après tout on tire pour toucher et ressentir ce que l’on voit dans l’image. Je n’ai pas l’intention d’établir un guide définitif avec cet article. Mais je voudrais partager le raisonnement qui me conduit à choisir un papier plutôt qu’un autre avec ce petit test en situtation réelle.
En tant qu’individu subjectif, je sais que cela n’est pas applicable à tout le monde, puisque le cheminement d’un raisonnement est également emprunt de subjectivité. Néanmoins quelques esprits de même affinité pourront y trouver quelques bonnes informations quand au choix d’un papier par rapport à un autre, sur la base d’un test en situation réelle i.e. pas sur la base d’un kit-échantillon fabriqué pour présenter chaque rendu sous son meilleur jour.
Je fait beaucoup de noir et blanc, donc je vais accorder une attention particulière au rendu des images monochromes.
Tout d’abord évacuons les points suivants: les détails dans les ombres et la netteté: il n’y a strictement aucune différence que ce soit visible à l’oeil nu. Et « pixel-peeper » un tirage est affaire de psychopathe donc je ne m’aventurerai pas en territoire inutile… Que reste-il? quelques remarques objectives quand même, et beaucoup d’autres qui ne le sont pas!
Que voit-on de surprenant ici? (l’ordre des papiers suit le sens de lecture occidental)
Tout d’abord, en effet les détails dans les ombres et la netteté SONT bel et bien strictement équivalents dans chaque tirage, ce qui signifie que nous travaillons sur une excellente base concernant la calibration en tonalité des imprimantes.
En second lieu, les dominantes de couleur! nous avons des tirages monochromes virés! le plus évident est le Proline Non Couché (en bas à droite) avec une dominante très chaude.
Le contraste global est similaire sur tous les papiers de 2. à 5., le papier Standard (en haut) semble montrer un contraste légèrement inférieur ici, mais c’est plus du à la manière dont le papier prend la lumière sur l’image ci-dessus. En réalité la différence est beaucoup moins apparente. La papier Proline Photo Perle apporte un peu plus de de contraste global que les autres.
Le contraste local est également très similaire d’un papier à l’autre, avec un tout petit peu moins de punch sur le Proline Photo Perle (en bas à gauche sur l’image au dessus). Un contraste local plus léger peut être perçu comme une baisse de netteté, mais c’est seulement une impression, les détails sont présents. C’est toujours le même vieux débat: qu’est ce que la netteté? la résolution des détails ou bien le contraste local? à chacun son interprétation, peu importe.
Quoiqu’il en soit ce qui est vrai pour une image ne l’est pas nécessairement pour une autre, donc continuons.
De haut en bas ici: papier 1. à 5.
Même observation frappante: le Proline Non Couché EST clairement plus chaud que les 4 autres.
Concernant les dominantes de couleur pour les 4 autres papiers, on commence à voir une tendance apparaître comme suit: Le Premium Satiné semble un poil plus chaud que le Standard et le Premium Mat. Le Proline Photo Perle se dirige sur une teinte verte.
Le Standard (en haut) quand à lui semble avoir une image plus dense ici, mais encore une fois ce n’est pas le cas en réalité, je ne peux l’expliquer que par une distribution de lumière insuffisament homogène. J’ai utilisé la lumière d’une fenêtre, mais cela peut également être du à la façon légèrement différente dont le papier reflète la lumière dans cette situation une nouvelle fois. On va voir si ce comportement se confirme dans d’autres exemples.
Sur cette dernière image ci-dessus le schéma des dominantes de couleur est plus apparent:
- Standard -en haut- froid
- Premium Satiné -second- légèrement chaud
- Premium Matt -troisième- neutre à très légèrement froid
- Proline Photo Perle -quatrième- un poil chaud avec une pointe de teinte verte
- Proline Non Couché -en bas- chaud
Plongeons dans l’univers du portrait noir et blanc pour voir si cela se confirme:
Parmi les 3 premiers en haut le second (Premium Satiné) est un peu plus chaud, sans aucun doute. Le Standard (en haut) semble un poil froid pour un noir et blanc alors que le Premium Mat (troisième) apparaît plus neutre. Voyons cela de plus près ci-dessous:
Parlons du papier Standard un instant. Sur l’image ci-dessus la source de lumière, une grande fenêtre, est située à gauche de l’image, donc la courbure des pages de gauche crée tout un tas de réflexions, alors que les pages de droite, plus plates ne souffrent pas de ce problème. Regardons la jeune femme en ligne 1 (Standard) et en ligne 3 (Premium Mat), la ligne 1 ne souffre pas d’un manque de contraste. Maintenant regardons le jeune homme, ligne 1 et ligne 3, il est évident que le papier standard souffre d’une reflexion qui diminue la perception de son contraste.
C’est ce dont à quoi je faisais référence quelques paragraphes plus haut. En réalité le contraste du papier Standard est au même niveau que celui des autres papiers, mais son comportement aux réflexions est moins flatteur que celui des autres papiers.
Les dominantes de couleur sont les mêmes, mais je peux déceler que tu as un léger doute sur la légère teinte verte du Proline Photo Perle. Voici donc l’image ci-dessous, dis moi ce que tu vois!
En partant du haut sur les portraits noir et blanc je vois: froid, légèrement chaud, neutre, légère teinte verte, chaud, et toi?
Les portraits couleurs devraient te convaincre de l’existence des différences de dominantes de couleur.
Du côté couleur j’ajouterais que le papier Standard (en haut) a une pointe de teinte majenta, avec des couleurs moins denses que les autres. Je dirais que la légère teinte majenta n’en fait pas le papier le plus adapté aux portraits couleurs, mais ce n’est que mon point de vue.
Sur la même ligne, la légère teinte verte du Proline Photo Perle est encore discernable sur les portraits couleurs.
Bien entendu, pour les portraits, une dominante chaude dans une rangé de mêmes images retient plus l’attention, je pense à toi la rangé du bas! De plus la dominante chaude du Proline Non Couché (en bas) contribue à une plus grande densité de l’image.
Quoiqu’il en soit, je pense que nous sommes d’accord qu’il y a des différences, et que la plus évidente est la dominante de couleur, même pour les images noir et blanc.
Voyons en d’autres, just au cas où. Ce qui ne semble pas agréable pour une image peut l’être pour une autre.
Ok,on tire plus ou moins les mêmes conclusions des images ci-dessus en dehors du fait que la légère teinte verte du Proline Photo Perle n’est pas très visible ici, et d’ailleurs si c’était le cas ça ne serait pas un problème.
Maintenant explorons un peu l’aspect brillant des papiers. Ci-dessous nous avons: Standard (en haut) versus Proline Photo Perle (en dessous) le plus brillant des papiers Blurb. Le plus cher contre le moins cher:
Question de goût, c’est sûr, mais le Proline Photo Perle apparaît tout de même plus plaisant et rafiné que le Standard.
Regardons du côté des papiers les moins chers, donc tous sauf les Proline i.e. Standard, Premium Satiné, Premium Mat, ci-dessous de haut en bas:
Le Standard est très bien, mais si on veut lui trouver un défaut, on peut distinguer sur la page de droite le fantôme de l’image (format vertical) imprimé au dos de la page. Alors que sur les deux autres papiers, il n’y pas de fantôme visible. L’épaisseur du papier est un véritable avantage dans ce cas.
Disons qu’on veuille un papier Premium, lequel choisir? Pour moi la vraie différence dans CE test c’est la dominante de couleur. La version Satiné n’est pas beaucoup plus brillante que la version Mat. Et la version Mat n’est pas totalement dépourvue d’un aspect brillant également, ce sont deux finitions de papier très proches. Ci-dessous: Premium Mat à gauche, Premium Lustré à droite
Clair non? A part la dominante de couleur du Premium Lustré (droite), il n’y a pas tant de différence de brillance du revêtement que ça. Enfin, il y a une petite différence, mais vraiment rien de majeur.
Presonnellement, je suis un fana des finitions « mat non couché », mais le Premium Mat a une finition douce presque lisse et brillante, il n’a pas ce toucher velouté qu’a le Proline Non Couché. Par ailleurs le Premium Satiné possède une petite dominante chaude qui retient les noirs et blancs de paraître trop froid, donc entre le Mat et le Satiné je choisirais le Premium Satiné.
Pour se convaincre que le vrai brillant vient avec le Proline Photo Perle, voir l’image ci-dessous, de gauche à droite: Proline Photo Perle, Premium Mat, Premium Satiné
Même chose pour voir la brillance, de gauche à droite: Proline Photo Perle, Premium Mat, Premium Satiné, Standard
Ici l’ensemble, de gauche à droite: Proline Non Couché, Proline Photo Perle, Premium Mat, Premium Satiné, Standard
Maintenant on est en droit de se demander comment cela se compare au kit-échantillon? En fait je n’ai qu’un kit-échantillon de papier vieux d’au moins 3 ans. Donc je n’ai pas le dernier kit-échantillon tout-beau-tout-neuf.
Mais sur celui que j’ai le Proline Non Couché n’a aucune dominante de couleur, seul le Proline Photo Perle et le Premium Lustré ont une très très légère dominante de couleur, donc rien de comparable à ce qu’on peut voir dans mon propre ensemble d’échantillon de livres.
Alors soit les papiers ont changé et mon kit-échantillon est périmé, soit le Proline Non Couché n’est pas supposé avoir une telle dominante de couleur. Je commenderai l’ensemble d’échantillon Blurb le plus récent lors de ma prochaine commande pour savoir quels sont les rendus supposés de chacun de ces papiers, cela me dira si ce test est en ligne avec ce qu’il devrait être.
Maintenant, quel papier choisir, et plus important, pour quelle finalité?
Je mets de côté les différences de dominante de couleur sur le Proline Non couché car mon sentiment est que, peut-être, cela provient d’un souci de production. J’ai besoin de voir le kit-échantillon le plus récent pour être définitf à ce sujet. Et si c’est le cas (problème de production), je suis assez confiant que le service client chez Blurb sera prêt à fournir son aide, au besoin avec une seconde production des livres qui sont passés dans une machine mal calibrée.
D’experience ils sont très compréhensifs des contraintes de qualité. Blurb fait tourner de nombreux équipements avec une grosse production, donc l’occurence de problèmes de temps à autre est inévitable.
Ne nous méprenons pas, rien sur terre n’est à l’abris d’une erreur, j’ai eu à refaire faire des livres avec d’autres entreprises qui offrent des livres sur mesure très très haut de gamme à des prix bien plus élévés donc… La morale est: on doit savoir ce qu’on fait pour s’en former un avis objectif, et communiquer avec les fournisseurs pour obtenir ce qu’on veut.
Juste un point d’éclaircissement: sans avoir d’autres papiers pour référence, on ne pourrait PAS remarquer une petite dominante de couleur ni une légère teinte.
Papier Standard:
C’est un superbe papier pour le prix, son véritable talon d’achille est son épaisseur qui ne lui permet pas d’être aussi opaque que les autres i.e. on peut voir le fantôme rectangle/carré de l’image imprimée sur le dos de la page.
Dans les propres termes de Blurb: « Finition lisse demi-mate ».
Concernant le rendu des tons et couleurs, c’est très bien mais il manque juste un peu de profondeur et de punch comparé aux autres papiers. Le mot à retenir ici est: « juste un peu ».
Donc pour tous les projets au budget serré, c’est le bon papier.
Pour moi il est plus adapté au tirage d’éssai ou plus précisément au tirage d’éssai avant épreuve dans le format final envisagé, avant de s’engager sur une mise en page/enchaînement/design avec un papier plus cher.
La façon la plus économique de faire un tirage d’essai pour valider l’enchaînement des images est d’opter pour le format Grands Poches. Le format Grand Poche est un superbe outil pour tester plein d’idées différentes, ils ne sont vraiment pas chers du tout pour l’utilité qu’ils apportent.
Moins cher qu’un sandwich bas de gamme pour un vé-ri-table livre test? sérieux? c’est dingue ou pas! C’est un autre sujet, je sais bien, mais j’adore cet outil, le Grand Poche EST un outil! Je reviendrai là dessus une autre fois…
Papier Premium Satiné:
Le meilleur papier de qualité disponible chez Blurb pour les créatifs soucieux de leur budget. Pas trop brillant et certainement pas terne, c’est le meilleur des deux mondes avec un toucher très plaisant.
Dans les propres termes de Blurb: « Superbe contraste et plage tonale, noirs plus profonds ».
C’est vraiment un papier satiné, sans ambition sur le territoire des papiers brillants, et c’est heureux!
La légère dominante chaude du rendu est tellement plus agréable sur les noirs et blancs que le pur noir sur blanc, qui souvent fini par en devenir froid.
La couleur est superbe et benéficie également du « rayonnement » procuré par la dominante légèrement plus chaude que le rendu du papier standard.
C’est mon papier de tous les jours, tous les petits projets clients (brochure etc…) dans le cadre d’un buget sous contrôle, et même les incursions personnelles, seront bien servis par ce papier.
Papier Premium Mat:
La différence avec le Premium Satiné n’est vraiment pas suffisamment marquée pour faire un choix facile entre les deux, il faut vraiment aller chercher le geek en toi pour prendre une décision basée sur une conscience aigue de l’esthétique.
Pour moi mat signifie aucune reflexion, mais c’est juste ma façon de comprendre le terme « mat ». Bien que celui-ci soit un poil moins réflexif que la version Satiné, il reste tout même un peu luisant.
Dans les propres termes de Blurb: « Papier très légèrement satiné, ce qui le rend plus riche au toucher et au regard ».
Donc je ne suis pas complètement dans les choux (moi étant moi, incroyable mais vrai: je viens juste de trouver les notes de Blurb sur ce papier…). Quoiqu’il en soit pour un vrai papier mat, je ferais le choix du Proline Non Couché.
D’habitude quand on penche vers le rendu et le toucher des papiers mats on se situe déjà dans le territoire des faiseurs/tireurs d’images un peu expérimentés. Je le dis tout de go: les images qui n’ont pas besoin de surface réflexives pour sauter aux yeux, sont (attention, attention, commentaire sexiste en passe d’être lancé en plein espace de vol internet) comme les femmes qui n’ont pas besoin de maquillage pour briller: de vraies beautés.
Plus sérieusement les papiers mats hurlent au vent: papier d’art, donc autant aller droit au but et opter pour le Proline Non Couché que de faire les choses à moitié pour son chef d’oeuvre, enfin, si on penche en effet pour le toucher et la sensention matte.
D’aucuns argumenteront que la reproduction d’oeuvres d’art et de créations graphiques seront mieux servies par le Premium Mat que le Premium Satiné. Je me permets d’objecter que le brillant du Satiné n’est pas suffisamment conséquent pour desservir la reproduction d’art, mais encore une fois, ce n’est que mon avis.
Some toute, c’est un papier qu’on choisira pour des raisons spécifiques, à chacun ses préférences. Je ne vois personnellement pas assez de différence en dehors de la dominante un peu plus chaude du Satiné. Ne crois pas mes yeux, mais les tiens, c’est facile à vérifier avec un kit-échantillon. En fait la seule raison qui me ferait choisir ce papier au dépend du Satiné c’est justement son abscence de dominante de couleur, son rendu plus neutre, mais là on touche du geek…
Papier Proline Photo Perle:
Les papiers réflexifs sont généralement appréciés car ils procurent des noirs profonds i.e. des noirs plus noirs que les papiers sans surface réflexive. Ceci étant purement physique, c’est vrai. La même chose se produit pour les tons sombres/clairs ainsi que les couleurs sur une scène en plein soleil après le passage de la pluie, les couleurs éclatent et saturent, les tons sombres sont plus sombres, les clairs, plus clairs et toute la scène devient naturellement plus contrastée et saturée. Les gouttes de pluie créent en effet une surface reflexive sur le paysage de Dame Nature.
Les papiers brillants fonctionnent sur le même principe, produisant de riches couleurs et des contrastes intenses avec des noirs profonds. Le problème c’est qu’intrinsèquement cela fait un peu « maquillage » à la truelle, et donne une connotation un peu ringarde aux travaux.
Oui j’ai des opinions, souvent très affirmées, sur à peu près tout les sujets, je suis moi aussi comme tout le monde un français maîtrisant les bases de ma « french touch »…
C’est là qu’entrent en scène les papiers perlés, ils sont réflexifs mais pas au point d’être brillant-fashion-faux-pas. Donc on peut s’attendre à ressentir des contrastes plus riches, des noirs plus profonds. Mais sans aller jusqu’au mauvais goût, c’est pourquoi je pense que le nom Photo y est associé, parce que beaucoup vont y retrouver le rendu très proche d’un vrai papier photo.
Dans les propres termes de Blurb: « Conçu pour les livres photos haut de gamme »
Mon point de vue personnel c’est qu’en effet c’est bien le plus réfléchissant des papiers proposé par Blurb avec un rendu classe et un peu plus de punch que la version Premium Satiné. Pour cette raison je pense qu’il plaira aux intervenants du marché des albums de mariage car son aspect brillant délicat reprend les codes maintenant disparus du vrai papier photo. Et sont épaisseur évoque quand à elle l’importance des images qu’il véhicule.
Personnellement, je le choisirais probablement pour des paysages en noir et blanc sans trop de végétation plutôt que pour des portraits, pour lesquels je préfère un rendu plus doux que claquant des tons de peau. Je le coisirais aussi pour son toucher inorganique, presque minéral, mais ce n’est que mon « petit moi »-pour-te-servir, en aucune façon une personne d’importance. Voyons d’ailleurs ce que « petit moi » a à dire sur le dernier papier du test.
Papier Proline Non Couché:
Ah! ma précieuse caresse non couchée !
N’attends rien d’objectif de ma part sur ce papier!
Ok, quelques points pas scientifiques du tout venus tout droit d’une certaine conscience collective: sans traitement de surface le papier a une finition matte et selon sa texture le rendu peut tendre vers un contraste plat avec des tons sombres ternes sans vrais noirs. Ce ne sont pas des papiers faciles à maîtriser, ce qui les rangent pour toujours dans le domaine des artisans d’art, qui savent ce qu’il font… tel est la perception populaire de ces papiers.
Et bien dans le cas présent c’est totalement faux: nous avons des noirs riches et profonds avec un contraste fantastique, les petits gars de Blurb ont réussi à calibrer encres et papiers au petit poil, tant et si bien qu’en dehors de la dominante de couleur (dont je dois encore vérifier la légitimité), TOUS les papiers sont TRES similaires en terme de contraste et de tonalité. Ce qui est bien entendu le cas pour celui-ci, et le rend de fait accessible à tous.
MAIS il y a un bonus, un bonus de la taille d’un éléphant sous stéroides: il a un toucher presqu’aussi sensuel qu’une caresse! presqu’une peau d’abricot!
Dans les propres termes de Blurb: »Papier de qualité archives avec une finition non couchée à la texture coquille d’œuf »
C’est du charabia to-tal, ils faudrait lire « Notre meilleur papier avec un toucher comme une caresse emplie d’invitations sensuelles à chaque tour de page, et au fait, il est archivable également! »
Que dire de plus?
Disons qu’on ne veuille choisir que dans la gamme Proline, ON est ce genre de personne… Enfin, disons…
Ce qui va faire pencher la balance n’est pas le « punch », le Proline Non Couché a plein de « punch ». Le facteur de décision sera intrinsèquement lié au médium, en l’occurence: le livre. Ce n’est pas un medium distant, accroché à un mur.
Avant d’être feuilleté un livre est touché, avant de voir la photo sur la page suivante il faut tourner la page: on touche avant de voir, la répercussion sur le choix du papier est donc MA-SSIVE. Va-t-ON, ou ne va-t-ON pas considérer cela comme un facteur important dans le voyage en images qu’ON propose au lecteur?
Est ON plus enclin à offrir une experience holistique: toucher, voir, ressentir -Proline Non Couché- ou est ON plus enclin à offrir un visuel pragmatique de son travail/histoire/création etc… où les images sont délibérément le seul point d’entrée dans la proposition de voyage -Proline Photo Perle-
Même dans le second cas, ON serait bien servi par le Proline Non Couché, mais encore une fois, je suis totalement, irrévocablement partial envers le fabuleux papier Proline Non Couché.
Au bout du compte, c’est une histoire de goût, je préfère le toucher de la peau nue à celui des vêtements. Le vêtement est artificiel, il est fait pour embellir l’experience du regard, la peau est authentique, elle est faite pour être possédée…
Merci Alexis pour cette analyse en profondeur qui aide réellement à faire le bon choix !
Merci beaucoup pour cet article ! J’utilise également le grand poche softcover pour des Dummies, mais aussi pour des catalogue dans la tradition des éditions underground …
Bonjour,
Je suis tombée sur cette page en cherchant des informations sur Blurb, et sur ses papiers.
Je lis beaucoup de mauvais avis sur cet imprimeur que je n’ai jamais testé (je lui préfère Matisséo à qui je suis fidèle depuis des années), mais le format portrait 25 x 20 me tente beaucoup, sans compter l’appel du « toucher coquille d’oeuf » que votre description (et test) valide d’autant plus…Quelques années après, êtes-vous toujours d’accord avec ce que vous écrivez ou avez-vous d’autres expériences ? Merci d’avance !
Bonjour Virginie,
Il est vrai que je n’ai pas tout récemment utilisé leur service, mais voici ce qu’il faut garder à l’esprit:
Tous les imprimeurs en ligne utilisent à peu près les mêmes machines Digital Offset car il existe très peu de modèles industriels différents.
La différence se fait donc sur le contrôle humain de la calibration puis des papiers utilisés.
En réalité la qualité dépend de l’opérateur sur place le jour J, certaines sociétés sont très attentives à la rigueur de leur opérateurs, d’autres beaucoup moins…
Comment savoir? L’experience est bonne maîtresse, et il faut également garder à l’esprit que les « bonzhommes » coûtent plus cher que les machines lorsqu’elles sont amorties, de fait les imprimeurs les plus exigents avec la formation et la rigueur de leur personnel appliquent généralement des tarifs plus élevés. Les tarifs très attractifs relèvent du « biz » où la marge se fait sur la quantité essentiellement.
Rien de nouveau je sais, mais c’est bon de garder cela à l’esprit, Blurb est un bon service dans son segment (de masse), mais il est moins qualitatif que des petites structures qui reposent sur l’experience et le savoir faire du personnel dont le segment tient plus du sur-mesure.
Chez Blurb oui le papier à touché coquille d’oeuf ne me lasse toujours pas mais c’est histoire de goût…
En résumé si tu es satisfaite de ton service actuel n’en change pas mais si tu désires un autre papier: essaye Blurb n’hésite pas, un test ne coûte vraiment pas cher. De mon côté pour un travail important je teste toujours mes fournisseurs si je ne les connais pas déjà…